Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 7-8.djvu/165

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Je prendrai, madame la princesse, si vous voulez le permettre, un peu de café à la glace.

Et le prélat fit un prudent circuit afin d’approcher de la collation sans passer devant la cheminée.

— Et Votre Éminence ne prendra-t-elle pas un de ces petits pâtés aux huîtres ? Ils sont brûlants, dit la princesse.

— Je les connais déjà, madame la princesse, dit le cardinal en chafriolant d’un air gourmet ; ils sont exquis, et je ne résiste pas.

— Quel vin aurai-je l’honneur d’offrir à Votre Éminence ? reprit gracieusement la princesse.

— Un peu de vin de Bordeaux, madame, si vous le voulez bien.

Et comme le père d’Aigrigny s’apprêtait à verser à boire au cardinal, la princesse lui disputa ce plaisir.

— Votre Éminence m’approuvera sans doute, dit le père d’Aigrigny au cardinal pendant que celui-ci dégustait gravement les petits pâtés aux huîtres, je n’ai pas cru devoir convoquer pour aujourd’hui monseigneur l’évêque de Mogador, non plus que monseigneur l’archevêque de Nanterre et notre sainte mère Perpétue, supérieure du couvent de Sainte-Marie, l’entre-