Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 7-8.djvu/171

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

brider le populaire. Du reste, pendant que les avocats, les parlementaires et les athées universitaires poussent des cris d’une haine impuissante, les âmes vraiment chrétiennes se rallient et se liguent contre l’impiété… À mon passage à Lyon… j’ai été profondément touché… Mais c’est une véritable ville romaine, confréries, pénitents, œuvres de toutes sortes… rien n’y manque… et, qui mieux est, plus de trois cent mille écus de donation au clergé en une année… Ah ! Lyon est la digne capitale de la France catholique… Trois cent mille écus de donation… voilà de quoi confondre l’impiété ;… trois cent mille écus ! Que répondront à cela messieurs les philosophes ?

— Malheureusement, monseigneur, reprit le père d’Aigrigny, toutes les villes de France ne ressemblent pas à Lyon ; je dois même prévenir Votre Éminence qu’un fait très-grave se manifeste : quelques membres du bas clergé prétendent faire cause commune avec le populaire, dont ils partagent la pauvreté, les privations, et se préparent à réclamer, au nom de l’égalité évangélique, contre ce qu’ils appellent la despotique aristocratie des évêques.

— S’ils avaient cette audace, s’écria le cardinal, il n’y aurait pas d’interdiction, pas de