Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 7-8.djvu/173

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— Mais c’est un Luther catholique que ce jeune homme ! dit l’évêque.

Et, marchant sur ses pointes, il alla se verser un glorieux verre de vin de Madère, dans lequel il humecta lentement un massepain en forme de crosse épiscopale.

Invité par l’exemple, le cardinal, sous le prétexte d’aller réchauffer au feu de la cheminée ses pieds toujours glacés, jugea à propos de s’offrir un verre d’excellent vin vieux de Malaga, qu’il huma par gorgées avec un air de méditation profonde ; après quoi il reprit :

— Ainsi, cet abbé Gabriel se pose en réformateur. Ce doit être un ambitieux. Est-il dangereux ?

— Sur nos avis, ses supérieurs l’ont jugé tel ; on lui a ordonné de se rendre ici ; il viendra tout à l’heure, et je dirai à Votre Éminence pourquoi je l’ai mandé ; mais auparavant, voici une note qui, en quelques lignes, expose les funestes tendances de l’abbé Gabriel. On lui a adressé les questions suivantes sur plusieurs de ses actes ; il y a répondu de la sorte, et c’est en suite de ses réponses que ses supérieurs l’ont rappelé.

    Lille, dans un établissement où son frère exerçait le même emploi.