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Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 7-8.djvu/174

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Ce disant, le père d’Aigrigny prit dans son portefeuille un papier qu’il lut en ces termes :

Demande :

« — Est-il vrai que vous ayez rendu les devoirs religieux à un habitant de votre paroisse, mort dans l’impénitence finale la plus détestable, puisqu’il s’était suicidé ? »

Réponse de l’abbé Gabriel :

« — Je lui ai rendu les derniers devoirs, parce que, plus que tout autre, en raison de sa fin coupable, il avait besoin des prières de l’Église ; pendant la nuit qui a suivi son enterrement, j’ai encore imploré pour lui la miséricorde divine. »

Demande :

« — Est-il vrai que vous ayez refusé des vases sacrés en vermeil et divers embellissements dont une de vos ouailles, obéissant à un zèle pieux, voulait doter votre paroisse ? »

Réponse :

« — J’ai refusé ces vases de vermeil et ces embellissements, parce que la maison du Seigneur doit toujours être humble et sans faste, afin de rappeler sans cesse au fidèle que le divin Sauveur est né dans une étable ; j’ai engagé la personne qui voulait faire à ma paroisse ces inutiles présents à employer cet argent en aumônes judicieuses, l’assurant que cela serait plus agréable au Seigneur. »