Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 7-8.djvu/183

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Rodin regarda le père d’Aigrigny d’un air étonné, et lui dit sèchement :

— C’est chose jugée ;… à quoi bon ces questions ?

— Non pas à m’innocenter, reprit le père d’Aigrigny, mais à bien préciser l’état des choses aux yeux de Son Éminence.

— Alors parlez ;… et surtout pas de paroles inutiles.

Puis Rodin, tirant sa grosse montre d’argent, la consulta et ajouta :

— Il faut qu’à deux heures je sois à Saint-Sulpice.

— Je serai aussi bref que possible, dit le père d’Aigrigny avec un ressentiment contenu.

Et il reprit en s’adressant à Rodin :

— Lorsque Votre Révérence a cru devoir substituer son action à la mienne, en blâmant… bien sévèrement peut-être, la manière dont j’avais conduit les intérêts qui m’avaient été confiés… ces intérêts, je l’avoue loyalement, étaient compromis…

— Compromis ? reprit Rodin avec ironie. Dites donc… perdus… puisque vous m’aviez ordonné d’écrire à Rome qu’il fallait renoncer à tout espoir.

— C’est la vérité, dit le père d’Aigrigny.