Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 7-8.djvu/21

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équipage ? voulez-vous, au lieu d’habiter cet affreux taudis, avoir un charmant appartement ? voulez-vous, enfin, être mise comme une duchesse ?

— Allons… encore des bêtises… Voyons, prenez-vous des olives ?… sinon, je mange tout… il n’en reste qu’une…

Nini-Moulin fouilla, sans répondre à cette offre gastronomique, dans l’une de ses poches, en retira un écrin renfermant un fort joli bracelet et le fit miroiter aux yeux de la jeune fille.

— Ah ! le délicieux bracelet ! s’écria-t-elle en frappant dans ses petites mains ; un serpentin vert qui se mord la queue… l’emblème de mon amour pour Philémon.

— Ne me parlez pas de Philémon… ça me gêne, dit Nini-Moulin en agrafant le bracelet au poignet de Rose-Pompon qui le laissa faire en riant comme une folle et lui dit :

— C’est un achat dont on vous a chargé, gros apôtre, et vous en voulez voir l’effet. Eh bien ! il est charmant, ce bijou.

— Rose-Pompon, reprit Nini-Moulin, voulez-vous, oui ou non, des domestiques, une loge à l’Opéra et mille francs par mois pour votre toilette ?

— Toujours la même plaisanterie ? Bon…