Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 7-8.djvu/22

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allez, dit la jeune fille en faisant scintiller le bracelet tout en mangeant ses noix ; pourquoi toujours la même farce et n’en pas trouver d’autres ?

Nini-Moulin plongea de nouveau sa main dans sa poche et en tira cette fois une ravissante chaîne châtelaine qu’il passa au cou de Rose-Pompon.

— Oh ! la belle chaîne ! s’écria la jeune fille en regardant tour à tour l’étincelant bijou et l’écrivain religieux. Si c’est encore vous qui avez choisi cela… vous avez joliment bon goût ; mais avouez que je suis bonne fille de vous servir ainsi de montre à bijoux.

— Rose-Pompon ! reprit Nini-Moulin de plus en plus majestueux, ces bagatelles ne sont rien du tout auprès de ce que vous pouvez prétendre si vous écoutez les conseils de votre vieil ami…

Rose-Pompon commença à regarder Dumoulin avec surprise et lui dit :

— Qu’est-ce que cela signifie, Nini-Moulin ? Expliquez-vous donc ; quels sont ces conseils ?

Dumoulin ne répondit rien, replongea sa main dans ses intarissables poches, en tira cette fois un paquet qu’il développa soigneusement ; c’était une magnifique mantille de dentelle noire.