— Êtes-vous prêts, braves champions ? ajouta-t-il.
— Nous sommes prêts, dirent Morok et Jacques.
— Joue… feu…, cria Nini-Moulin en frappant dans ses mains.
Les deux buveurs vidèrent chacun d’un trait un verre ordinaire rempli d’eau-de-vie.
Morok ne sourcilla pas ; sa face de marbre resta impassible ; il replaça d’une main ferme son verre sur la table.
Mais Jacques, en déposant son verre, ne put cacher un léger tremblement convulsif causé par une souffrance intérieure.
— Voici qui est bravement bu…, cria Nini-Moulin ; avaler d’un seul trait le quart d’une bouteille d’eau-de-vie, c’est triomphant !… Personne ici ne serait capable d’une telle prouesse… et si vous m’en croyez, dignes champions, vous en resterez là.
— Commandez le feu…, reprit intrépidement Couche-tout-Nu.
Et de sa main fiévreuse et agitée, il saisit la bouteille ;… mais soudain, au lieu de verser dans son verre, il dit à Morok :
— Bah ! plus de verre… à la régalade… c’est plus crâne… oseras-tu ?
Pour toute réponse, Morok porta le goulot de