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Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 7-8.djvu/276

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À l’aspect de cette foule menaçante qui venait à lui, Goliath, tout en continuant de se défendre contre le garçon boucher qui le combattait avec la ténacité d’un bouledogue, sentit qu’il était perdu s’il ne se débarrassait pas de cet adversaire ; d’un coup de poing furieux, il cassa la mâchoire du boucher, qui à ce moment avait le dessus, parvint à se dégager de ses étreintes, se releva, et encore étourdi fit quelques pas en avant.

Soudain, il s’arrêta.

Il se voyait cerné.

Derrière lui s’élevaient les murailles de la cathédrale ; à droite, à gauche, en face de lui, accourait une multitude hostile.

Les cris de douleur atroce poussés par le boucher que l’on venait de relever tout sanglant augmentaient encore le courroux populaire.

Il y eut pour Goliath un moment terrible… ce fut celui où, seul encore au milieu d’un espace qui se rétrécissait de seconde en seconde, il vit de toutes parts des ennemis courroucés se précipitant vers lui en poussant des cris de mort.

Ainsi qu’un sanglier tourne une ou deux fois sur lui-même avant de se décider à faire tête à la meute acharnée, Goliath, hébété par la ter-