Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 7-8.djvu/28

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voudrions pas dire la plus libertine, à sa jolie petite mine.

— Mon manteau ! dit-elle à Nini-Moulin, qui semblait être délivré d’une grande inquiétude depuis qu’elle avait accepté.

— Fi donc !… un manteau ? répondit le sigisbée qui, fouillant une dernière fois dans une dernière poche, véritable bissac, en retira un très-beau châle de cachemire, qu’il jeta sur les épaules de Rose-Pompon.

— Un cachemire ! s’écria la jeune fille toute palpitante d’aise et de joyeuse surprise.

Puis elle ajouta avec une contenance héroïque :

— C’est fini !… je me risque…

Et elle descendit légèrement, suivie de Nini-Moulin.

La brave fruitière-charbonnière était à sa boutique.

— Bonjour, mademoiselle, vous êtes matinale aujourd’hui, dit-elle à la jeune fille.

— Oui, mère Arsène… voilà ma clef.

— Merci, mademoiselle.

— Ah ! mon Dieu !… mais j’y pense, dit soudain Rose-Pompon à voix basse, en se retournant vers Nini-Moulin et s’éloignant de la portière, et Philémon ?

— Philémon ?