Grâce à ce mouvement exécuté avec la rapidité de l’éclair, le carrier, lancé en avant pour saisir le père d’Aigrigny, ne put retenir son élan, et se trouva face à face avec le personnage qui venait, pour ainsi dire, de se substituer à la victime.
Le carrier s’arrêta court, puis recula de deux pas, stupéfait comme la foule de cette brusque apparition, et, comme la foule, frappé d’un vague sentiment d’admiration et de respect à la vue de celui qui venait de secourir si miraculeusement le père d’Aigrigny.
Celui-là était Gabriel…
Le jeune missionnaire restait debout au seuil de la porte…
Sa longue soutane noire se dessinait sur les profondeurs à demi lumineuses de la cathédrale, tandis que son adorable figure d’archange, encadrée de longs cheveux blonds, pâle, émue de commisération et de douleur, était doucement éclairée par les dernières lueurs du crépuscule.
Cette physionomie resplendissait d’une beauté si divine, elle exprimait une compassion si touchante et si tendre, que la foule se sentit remuée lorsque Gabriel, ses grands yeux bleus humides de larmes, les mains suppliantes, s’écria d’une voix sonore et palpitante :