Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 7-8.djvu/295

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— Grâce… mes frères !… Soyez humains… soyez justes.

Revenu de son premier mouvement de surprise et de son émotion involontaire, le carrier fit un pas vers Gabriel et s’écria :

— Pas de grâce pour l’empoisonneur !… il nous le faut… qu’on nous le rende… ou nous allons le prendre.

— Y songez-vous, mes frères ?… répondit Gabriel, dans cette église… un lieu sacré… un lieu de refuge… pour tout ce qui est persécuté !…

— Nous empoignerons notre empoisonneur jusque sur l’autel, répondit brutalement le carrier ; ainsi rendez-le-nous.

— Mes frères, écoutez-moi…, dit Gabriel en tendant les bras vers lui.

— À bas la calotte ! cria le carrier. L’empoisonneur se cache dans l’église… entrons dans l’église.

— Oui… oui…, cria la foule, entraînée de nouveau par la violence de ce misérable, à bas la calotte !…

— Ils s’entendent.

— À bas les calottins !

— Entrons là comme à l’Archevêché !…

— Comme à Saint-Germain l’Auxerrois !…

— Qu’est-ce que cela nous fait à nous, une église ?…