Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 7-8.djvu/298

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cela, s’affaissa sur lui-même, tomba sur les dalles, et ses sens l’abandonnèrent.

À ce moment même, Gabriel, malgré l’énergie incroyable que lui inspirait le désir de sauver le père d’Aigrigny, sentit la porte s’ébranler enfin sous une formidable secousse et prête à céder.

Tournant alors la tête pour s’assurer que le jésuite avait au moins pu quitter l’église, Gabriel, à sa grande épouvante, le vit étendu sans mouvement à quelques pas du chœur…

Abandonner la porte à demi brisée, courir au père d’Aigrigny, le soulever et le traîner en dedans de la grille du chœur… ce fut pour Gabriel une action aussi rapide que la pensée, car il refermait la grille à l’instant même où le carrier et sa bande, après avoir défoncé la porte, se précipitaient dans l’église.

Debout, et en dehors du chœur, les bras croisés sur sa poitrine, Gabriel attendit, calme et intrépide, cette foule encore exaspérée par une résistance inattendue.

La porte enfoncée, les assaillants firent une violente irruption ; mais à peine eurent-ils mis le pied dans l’église, qu’il se passa une scène étrange.

La nuit était venue…

Quelques lampes d’argent jetaient seules une