Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 7-8.djvu/325

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dit au jeune religieux d’une figure sombre et fanatique :

— L’avant-dernier pensionnaire, que l’on a amené blessé dans notre maison de retraite, continue sans doute de se montrer aussi sauvage, car je ne le vois pas avec nos autres pensionnaires.

— Peut-être, dit l’autre religieux, préfère-t-il se promener seul dans le jardin du bâtiment neuf.

— Je ne crois pas que cet homme, depuis qu’il habite notre maison de retraite, soit même descendu dans le petit parterre contigu au pavillon isolé qu’il occupe au fond de l’établissement ; le père d’Aigrigny, qui seul communiquait avec lui, se plaignait dernièrement de la sombre apathie de ce pensionnaire… que l’on n’a pas encore vu une seule fois à la chapelle, ajouta sévèrement le jeune père.

— Peut-être n’est-il pas en état de s’y rendre, reprit un des révérends pères.

— Sans doute, répondit l’autre, car j’ai entendu dire au docteur Baleinier que l’exercice eût été fort salutaire à ce pensionnaire encore convalescent, mais qu’il se refusait obstinément à sortir de sa chambre.

— On peut toujours se faire porter à la chapelle, dit le jeune père d’une voix brève et dure.