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Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 7-8.djvu/326

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Puis restant dès lors silencieux, il continua de marcher à côté de ses deux compagnons, qui continuèrent l’entretien suivant :

— Vous ne connaissez pas le nom de ce pensionnaire ?

— Depuis quinze jours que je le sais ici, je ne l’ai jamais entendu appeler autrement que le Monsieur du pavillon.

— Un de nos servants, qui est attaché à sa personne, et qui ne le nomme pas autrement, m’a dit que c’était un homme d’une extrême douceur, paraissant affecté d’un profond chagrin ; il ne parle presque jamais ; souvent il passe des heures entières le front entre ses deux mains ; du reste, il paraît se plaire assez dans la maison ; mais, chose étrange, il préfère au jour une demi-obscurité ; et, par une autre singularité, la lueur du feu lui cause un malaise tellement insupportable, que, malgré le froid des dernières journées de mars, il n’a pas souffert que l’on allumât du feu dans sa chambre.

— C’est peut-être un maniaque.

— Non, le servant me disait au contraire que le Monsieur du pavillon était d’une raison parfaite, mais que la clarté du feu lui rappelait probablement quelque pénible souvenir.

— Le père d’Aigrigny doit être mieux que