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Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 7-8.djvu/335

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L’une des portes de la grille du jardin s’ouvrit, et l’un des trois révérends pères dit, à la vue d’un nouveau personnage qui entrait :

— Ah ! voici Son Éminence le cardinal Malipieri qui vient visiter le père Rodin.

— Puisse cette visite de Son Éminence, dit le jeune père d’un air rogue, être plus profitable au père Rodin que la dernière !

En effet, le cardinal Malipieri passa dans le fond du jardin, se rendant à l’appartement occupé par Rodin.

    M. l’archevêque de Paris, ému d’un scrupule profondément chrétien, et auquel nous lui demandons la permission de nous associer sincèrement, a engagé M. le curé de Saint-Eustache à donner une destination noblement utile, généreuse et charitable, à la somme énorme provenant de cette loterie, somme montant à deux cent cinquante mille francs, et primitivement destinée à l’édification d’un nouvel orgue pour la paroisse de Saint-Eustache.

    Si nous sommes bien renseigné, voici quel serait le projet de M. l’archevêque :

    Les deux cent cinquante mille francs placés en rentes sur l’État offriraient un revenu annuel de dix mille francs environ. Avec une rente de dix mille francs, on peut chaque année secourir très-efficacement au moins vingt ou trente familles malheureuses, en leur accordant à chacune de trois à cinq cents francs ; or, d’après les intentions de M. l’archevêque, le curé de Saint-Eustache s’entendrait avec le maire et les membres du bureau de