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Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 7-8.djvu/345

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Puis s’adressant à M. Rousselet :

— Vous êtes bien sûr d’avoir rapporté tout ce qui lui échappait dans son délire ?

— À l’exception des phrases qu’il répétait sans cesse et que je n’ai écrites qu’une fois, Votre Éminence peut être persuadée que je n’ai pas omis un seul mot, même si déraisonnable qu’il me parût…

— Vous allez m’introduire auprès du père Rodin, dit le prélat après un moment de silence.

— Mais… monseigneur…, répondit l’élève avec hésitation, son accès l’a quitté il y a seulement une heure, et le révérend père est bien faible en ce moment.

— Raison de plus, répondit assez indiscrètement le prélat.

Puis, se ravisant, il ajouta :

— Raison de plus… il appréciera davantage les consolations que je lui apporte ; s’il s’est endormi, éveillez-le et annoncez-lui ma visite.

— Je n’ai que des ordres à recevoir de Votre Éminence, dit M. Rousselet en s’inclinant.

Et il entra dans une chambre voisine.

Resté seul, le cardinal se dit d’un air pensif :

— J’en reviens toujours là… Lors de la soudaine attaque du choléra, dont il a été frappé… le père Rodin s’est cru empoisonné