Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 7-8.djvu/374

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misérable créature a avoué à mademoiselle de Cardoville que depuis longtemps elle l’espionnait, d’après les ordres de Votre Révérence…

Sans doute la mort de Florine et les aveux qu’elle avait faits à sa maîtresse contrariaient les projets de Rodin, car il fit entendre une sorte de murmure inarticulé, et, malgré leur abattement, ses traits exprimèrent une violente contrariété.

Le père d’Aigrigny, passant à une autre note, la lut et dit :

— Cette note, relative au maréchal Simon, n’est pas absolument mauvaise, mais elle est loin d’être satisfaisante, car, somme toute, elle annonce quelque amélioration dans sa position. Nous verrons d’ailleurs, par des renseignements d’une autre source, si cette note mérite toute créance.

Rodin, d’un geste impatient et brusque, fit signe au père d’Aigrigny de se hâter de lire.

Et le révérend père lut ce qui suit :

« On assure que, depuis peu de jours, l’esprit du maréchal paraît moins chagrin, moins inquiet, moins agité ; il a passé dernièrement deux heures avec ses filles, ce qui, depuis assez longtemps, ne lui était pas arrivé. La dure physionomie de son soldat Dagobert se déridant de plus en plus… on peut regarder