Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 7-8.djvu/382

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venait de voir Agricol entrer dans l’hôtel, une voiture, à la livrée de mademoiselle de Cardoville, en sortait ; l’écuyer de cette demoiselle s’y trouvait, avec un homme de fort mauvaise mine, misérablement vêtu et très-pâle.

« Cet incident, assez extraordinaire, méritant quelque attention, on n’a pas perdu de vue cette voiture ; elle s’est directement rendue à la préfecture de police.

« L’écuyer de mademoiselle de Cardoville est descendu de voiture avec l’homme de mauvaise mine ; tous deux sont entrés au bureau des agents de surveillance ; au bout d’une demi-heure, l’écuyer de mademoiselle de Cardoville est ressorti seul, et, montant en voiture, s’est fait conduire au palais de justice, où il est entré au parquet du procureur du roi ; il est resté là environ une demi-heure ; après quoi il est revenu rue d’Anjou, à l’hôtel de Cardoville.

« On a su, par une voie parfaitement sûre, que le même jour, sur les huit heures du soir, MM. d’Ormesson et Valbelle, avocats très-distingués, et le juge d’instruction qui a reçu la plainte en séquestration de mademoiselle de Cardoville, lorsqu’elle était retenue chez M. le docteur Baleinier, ont eu avec cette demoiselle, à l’hôtel de Cardoville, une conférence qui s’est prolongée jusqu’à près de minuit, et à laquelle