Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 7-8.djvu/389

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Rodin haussa les épaules, tourna la tête vers lui, et, l’interrompant d’un geste, lui fit signe de s’approcher et de lire ce qu’il venait d’écrire.

Le révérend père, s’attendant à voir les folles élucubrations d’un cerveau délirant, prit la feuille de papier pendant que Rodin commençait une autre note.

— Monseigneur !… s’écria le père d’Aigrigny, lisez ceci…

Le cardinal lut le feuillet, et, le rendant au révérend père dont il partageait la stupeur :

— C’est rempli de raison, d’habileté, de ressources ; on neutralisera ainsi le dangereux concert de l’abbé Gabriel et de mademoiselle de Cardoville qui semblent, en effet, les meneurs les plus dangereux de cette coalition.

— En vérité, c’est miraculeux, dit le père d’Aigrigny.

— Ah ! mon cher père, dit tout bas le cardinal frappé de ces mots du jésuite, et en secouant la tête avec une expression de triste regret, quel dommage que nous soyons seuls témoins de ce qui se passe ! quel excellent miracle on aurait pu tirer de ceci !… Un homme à l’agonie… ainsi transformé subitement !… En présentant la chose d’une certaine façon… ça vaudrait presque le Lazare…

— Quel idée, monseigneur ! dit le père