— Allons, mon révérend père, dit le docteur à Rodin, continuez d’être aussi admirablement courageux, votre poitrine se dégage… Vous allez avoir encore un rude moment à passer… et puis après, bon espoir…
Le patient se remit en place. Au moment où le père d’Aigrigny rentra, Rodin l’interrogea du regard ; le révérend père lui répondit par un signe affirmatif.
Au signe du docteur, les quatre aides approchèrent leurs lèvres des tubes, et recommencèrent à aviver le feu d’un souffle précipité.
Cette recrudescence de torture fut si féroce que, malgré son empire sur lui-même, Rodin grinça des dents à se les briser, fit un soubresaut convulsif, et gonfla si fort sa poitrine qui palpitait sous le brasier, qu’ensuite d’un spasme violent, il s’échappa enfin de ses poumons un cri de douleur terrible… mais libre… mais sonore, mais retentissant.
— La poitrine est dégagée… s’écria le docteur Baleinier triomphant, il est sauvé… les poumons fonctionnent… la voix revient… la voix est revenue… Soufflez, messieurs, soufflez… et vous, mon révérend père, dit-il joyeusement à Rodin, si vous le pouvez, criez… hurlez… ne vous gênez pas ; je serai ravi de vous entendre, et cela vous soulagera… Cou-