Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 7-8.djvu/415

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fonte une boîte de fer-blanc contenant un briquet et des allumettes. Elle plaça ces objets sur le panier, le souleva d’une main, et de l’autre emporta le fourneau.

En passant auprès du corps de la pauvre charbonnière, Céphyse dit avec un sourire étrange :

— Je vous vole… pauvre mère Arsène ;… mais mon vol ne me profitera guère.

Céphyse sortit de la boutique, rajusta la porte du mieux qu’elle put, suivit l’allée et traversa la petite cour qui séparait ce corps de logis de celui dans lequel Rodin avait eu son pied-à-terre.

Sauf les fenêtres de l’appartement de Philémon, sur l’appui desquelles Rose-Pompon, perchée comme un oiseau, avait tant de fois gazouillé son Béranger, les autres croisées de cette maison étaient ouvertes ; au premier et au second étage il y avait des morts ; comme tant d’autres ils attendaient la charrette où l’on entassait les cercueils.

La reine Bacchanal gagna l’escalier qui conduisait aux chambres naguère occupées par Rodin ; arrivée à leur palier, elle monta un petit escalier délabré, roide comme une échelle, auquel une vieille corde servait de rampe, et atteignit enfin la porte à demi pour-