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Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 7-8.djvu/448

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XII


Les aveux.


Pendant la scène pénible que nous venons de raconter, une vive émotion avait coloré les traits de mademoiselle de Cardoville, pâlie, amaigrie par le chagrin ; ses joues, naguère d’une rondeur si pure, s’étaient déjà légèrement creusées, tandis qu’un cercle d’un faible et transparent azur cernait ses yeux noirs, tristement voilés, au lieu d’être vifs et brillants comme par le passé ; ses lèvres charmantes, quoique contractées par une inquiétude douloureuse, avaient cependant conservé leur incarnat humide et velouté.

Pour donner plus aisément ses soins à la Mayeux, Adrienne avait jeté au loin son chapeau, et les flots soyeux de sa belle chevelure d’or cachaient presque son visage baissé vers la paillasse, auprès de laquelle elle se tenait agenouillée, serrant entre ses mains d’ivoire les mains fluettes de la pauvre ouvrière, com-