Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 7-8.djvu/454

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sinon une consolation, du moins une généreuse distraction à d’affreux chagrins.

De ce moment, une activité inquiète, fébrile, remplaça la morne et douloureuse apathie où languissait la jeune fille. Elle convoqua autour d’elle toutes les personnes de sa famille capables de se rendre à son appel, et, ainsi que l’avait dit la note secrète remise au père d’Aigrigny, l’hôtel de Cardoville devint bientôt le foyer de démarches actives, incessantes, le centre de fréquentes réunions de famille, où les moyens d’attaque et de défense étaient vivement débattus.

Parfaitement exacte sur tous les points, la note secrète dont on a parlé (et encore l’indication suivante était-elle énoncée sous la forme du doute), la note secrète supposait que mademoiselle de Cardoville avait accordé une entrevue à Djalma ; le fait était faux. L’on saura plus tard la cause qui avait pu accréditer ce soupçon ; loin de là, mademoiselle de Cardoville trouvait à peine, dans la préoccupation des grands intérêts de famille dont on a parlé, une distraction passagère au funeste amour qui la minait sourdement, et qu’elle se reprochait avec tant d’amertume.

Le matin même de ce jour où Adrienne, apprenant enfin la demeure de la Mayeux, venait