Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 7-8.djvu/458

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moiselle ; ma pauvre sœur vous le dira. Je vous ai été reconnaissante jusqu’à la fin.

— Je vous crois… je connais votre cœur ; mais enfin… mon silence… comment donc pouviez-vous l’expliquer ?

— Je vous ai crue justement blessée de mon brusque départ, mademoiselle…

— Moi… blessée !… Hélas ! votre lettre… je ne l’ai pas reçue !

— Et pourtant vous savez que je vous l’ai adressée, mademoiselle ?

— Oui, ma pauvre amie, je sais encore que vous l’avez écrite chez mon portier ; malheureusement il a remis votre lettre à une de mes femmes nommée Florine, en lui disant que cette lettre venait de vous.

— Mademoiselle Florine ! cette jeune personne si bonne pour moi ?

— Florine me trompait indignement ; vendue à mes ennemis, elle leur servait d’espion.

— Elle !… Mon Dieu ! s’écria la Mayeux. Est-il possible !

— Elle-même, répondit amèrement Adrienne ; mais il faut, après tout, la plaindre autant que la blâmer ; elle était forcée d’obéir à une nécessité terrible, et ses aveux, son repentir, lui ont assuré mon pardon avant sa mort.

— Morte aussi, elle… si jeune !… si belle !…