— Moi… mademoiselle… votre amie ! dit la Mayeux en baissant timidement les yeux…
— Il y a quelques jours, avant votre départ de chez moi, ne vous appelais-je pas mon amie, ma sœur ? Qu’y a-t-il de changé ? rien… rien, ajouta mademoiselle de Cardoville avec un profond attendrissement ; on dirait, au contraire, qu’un fatal rapprochement dans nos positions me rend votre amitié plus chère… plus précieuse encore ;… et elle m’est acquise, n’est-ce pas ?… Oh ! ne me refusez pas, j’ai tant besoin d’une amie…
— Vous… mademoiselle… vous auriez besoin de l’amitié d’une pauvre créature comme moi ?
— Oui, répondit Adrienne en regardant la Mayeux avec une expression de douleur navrante, et, bien plus… vous êtes peut-être la seule personne à qui je pourrais… à qui j’oserais confier des chagrins… biens amers…
Et les joues de mademoiselle de Cardoville se colorèrent vivement.
— Et qui me mérite une pareille marque de confiance, mademoiselle ? demanda la Mayeux de plus en plus surprise.
— La délicatesse de votre cœur, la sûreté de votre caractère, répondit Adrienne avec une légère hésitation ;… puis, vous êtes femme…