Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 7-8.djvu/475

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jeune fille qu’elle avait vue à la Porte-Saint-Martin, accompagnant Djalma, et qui seule était la cause des maux affreux qu’elle endurait depuis cette funeste soirée.

Puis… sanglante raillerie de la destinée ! c’était au moment même où Adrienne venait de faire l’humiliant et cruel aveu de son amour dédaigné, qu’apparaissait à ses yeux la femme à qui elle se croyait sacrifiée.

Si la surprise de mademoiselle de Cardoville avait été profonde, celle de Rose-Pompon ne fut pas moins grande.

Non-seulement elle reconnaissait dans Adrienne la belle jeune fille aux cheveux d’or qui se trouvait en face d’elle au théâtre lors de l’aventure de la panthère noire, mais elle avait de graves raisons de désirer ardemment cette rencontre, si imprévue, si improbable ; aussi est-il impossible de peindre le regard de joie maligne et triomphante qu’elle affecta de jeter sur Adrienne.

Le premier mouvement de mademoiselle de Cardoville fut de quitter la mansarde ; mais non-seulement il lui coûtait d’abandonner la Mayeux dans ce moment et de donner, devant Agricol, une raison à ce brusque départ, mais une inexplicable et fatale curiosité la retint malgré sa fierté révoltée.