Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 7-8.djvu/477

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

à peine si sa guimpe transparente, peu hermétiquement fermée, et pas assez jalouse des rondeurs charmantes qu’elle accusait avec trop de probité, gazait suffisamment l’échancrure effrontée de son corsage.

La grisette, s’étant hâtée de monter l’escalier, tenait les deux coins de son grand châle bleu à palmes qui, ayant quitté ses épaules, avait glissé jusqu’au bas de sa taille de guêpe, où il s’était enfin trouvé arrêté par un obstacle naturel.

Si nous insistons sur ces détails, c’est qu’à la vue de cette gentille créature, mise d’une façon très-impertinente et très-débraillée, mademoiselle de Cardoville, retrouvant en elle une rivale qu’elle croyait heureuse, sentit redoubler son indignation, sa douleur et sa honte…

Mais que l’on juge de la surprise et de la confusion d’Adrienne, lorsque mademoiselle Rose-Pompon lui dit d’un air leste et dégagé :

— Je suis ravie de vous trouver ici, madame ; nous aurons à causer ensemble… Seulement je veux auparavant embrasser cette pauvre Mayeux, si vous le permettez… madame.

Pour s’imaginer le ton et l’accent dont fut articulé le mot madame, il faut avoir assisté à des discussions plus ou moins orageuses entre deux Rose-Pompon, jalouses et rivales ; alors