on comprendra tout ce que ce mot madame, prononcé dans ces grandes circonstances, renferme de provocante hostilité.
Mademoiselle de Cardoville, stupéfaite de l’impudence de mademoiselle Rose-Pompon, restait muette pendant qu’Agricol, distrait par l’attention qu’il portait à la Mayeux, dont les regards ne quittaient pas les siens depuis son arrivée, distrait aussi par le souvenir de la scène douloureuse à laquelle il venait d’assister, disait tout bas à Adrienne, sans remarquer l’effronterie de la grisette :
— Hélas ! mademoiselle… c’est fini… Céphyse vient de rendre le dernier soupir… sans avoir repris connaissance.
— Malheureuse fille ! dit Adrienne avec émotion, oubliant un moment Rose-Pompon.
— Il faudra cacher cette triste nouvelle à la Mayeux, et la lui apprendre plus tard avec les plus grands ménagements, reprit Agricol. Heureusement la petite Rose-Pompon n’en sait rien.
Et du regard il montra à mademoiselle de Cardoville la grisette qui s’était accroupie auprès de la Mayeux.
En entendant Agricol traiter si familièrement Rose-Pompon, la stupeur d’Adrienne redoubla ; ce qu’elle ressentit est impossible à rendre… car, chose qui semblera fort étrange,