Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 7-8.djvu/48

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sence des volumes accusateurs dont elle était entourée, cédant à un mouvement de dépit involontaire, rougit légèrement ; puis son caractère ferme et résolu reprenant le dessus, elle dit à M. de Montbron en le regardant en face :

— Eh bien !… mon cher comte… de quoi vous étonnez-vous ?

Au lieu de répondre, M. de Montbron semblait de plus en plus absorbé, pensif, en contemplant la jeune fille, et il ne put s’empêcher de dire en se parlant à soi-même :

— Non… non… c’est impossible… et pourtant…

— Il serait peut-être indiscret à moi… d’assister à votre monologue, mon cher comte, dit Adrienne.

— Excusez-moi, ma chère enfant… mais ce que je vois me surprend à un point…

— Et que voyez-vous, je vous prie ?

— Des traces d’une préoccupation aussi vive… aussi grande… que nouvelle… pour tout ce qui a rapport… à l’Inde, dit M. de Montbron en accentuant lentement ses paroles et attachant un regard pénétrant sur la jeune fille.

— Eh bien ? dit bravement Adrienne.

— Eh bien !… je cherche la cause de cette soudaine passion…