Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 7-8.djvu/486

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— C’est juste, madame… j’ai ma clef ;… si vous voulez… allons chez moi…

Ce chez moi fut dit d’un air glorieux.

— Allons donc chez vous, mademoiselle, puisque vous voulez bien me faire l’honneur de m’y recevoir…, répondit mademoiselle de Cardoville, de sa voix douce et perlée, en s’inclinant légèrement avec un air de politesse si exquise, que Rose-Pompon, malgré son effronterie, demeura tout interdite.

— Comment, mademoiselle, dit Agricol à Adrienne, vous êtes assez bonne pour…

— M. Agricol, dit mademoiselle de Cardoville en l’interrompant, veuillez rester auprès de ma pauvre amie ;… je reviens bientôt.

Puis, se rapprochant de la Mayeux, qui partageait l’étonnement d’Agricol, elle lui dit :

— Excusez-moi, si je vous laisse pendant quelques instants… Reprenez encore un peu de forces… et je reviens vous chercher pour vous emmener chez nous, chère et bonne sœur…

Se retournant alors vers Rose-Pompon, de plus en plus surprise d’entendre cette belle dame appeler la Mayeux sa sœur, elle lui dit :

— Quand vous le voudrez, nous descendrons, mademoiselle…

— Pardon, excuse, madame, si je passe la