Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 7-8.djvu/501

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contrée chez cette pauvre Mayeux, je me suis d’abord sentie colère contre vous comme un petit dindon ;… mais quand je vous ai eu entendue vous, si belle, si grande dame, traiter cette pauvre ouvrière comme votre sœur, j’ai eu beau faire, ma colère s’en est allée… Une fois ici j’ai fait ce que j’ai pu pour la rattraper ;… impossible :… plus je voyais la différence qu’il y a entre nous deux, plus je comprenais que le Prince Charmant avait raison de ne songer qu’à vous ;… car c’est de vous, pour le coup, madame, qu’il est fou… allez… et bien fou… Ce n’est pas seulement à cause de l’histoire du tigre qu’il a tué pour vous à la Porte-Saint-Martin, que je dis cela ;… mais depuis, si vous saviez, mon Dieu ! toutes les folies qu’il faisait avec votre bouquet ; et puis, vous ne savez pas ? toutes les nuits il les passait sans se coucher, et bien souvent à pleurer dans un salon, où, m’a-t-on dit, il vous a vue pour la première fois… vous savez… près de la serre… Et votre portrait donc, qu’il a fait de souvenir sur la glace, à la mode de son pays ! et tant d’autres choses ! Enfin, moi qui l’aimais et qui voyais cela, ça commençait d’abord par me mettre hors de moi, et puis ça devenait si touchant, si attendrissant, que je finissais par en avoir les larmes aux yeux. Mon Dieu !…