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Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 7-8.djvu/503

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encore la délicieuse figure de Rose-Pompon.

La grisette, en entrant, avait jeté son châle et son bibi sur le lit, de sorte qu’Adrienne put admirer les épaisses et soyeuses nattes de beaux cheveux blond cendré qui encadraient à ravir le frais minois de cette charmante fille, aux joues roses et fermes, à la bouche vermeille comme une cerise, aux grands yeux d’un bleu si gai ; Adrienne put enfin remarquer, grâce au décolleté un peu risqué de Rose-Pompon, la grâce et les trésors de sa taille de nymphe.

Si étrange que cela paraisse, Adrienne était ravie de trouver cette jeune fille encore plus jolie qu’elle ne lui avait paru d’abord… L’indifférence stoïque de Djalma pour cette ravissante créature, disait assez toute la sincérité de l’amour dont il était dominé.

Rose-Pompon, après avoir pris la main d’Adrienne, fut aussi confuse que surprise de la bonté avec laquelle mademoiselle de Cardoville accueillit sa familiarité. Enhardie par cette indulgence et par le silence d’Adrienne, qui depuis quelques instants la considérait avec une bienveillance presque reconnaissante, la grisette reprit :

— Oh !… n’est-ce pas, madame… vous aurez pitié de ce pauvre prince ?