Aller au contenu

Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 7-8.djvu/506

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

tombait à flots sur un large gilet bleu clair à la Robespierre ; une courte redingote de velours olive et un immense pantalon à carreaux écossais d’une grandeur extravagante complétaient le costume de Philémon : quant aux accessoires qui avaient fait sourire Adrienne, ils se composaient : 1o d’une valise d’où sortaient la tête et les pattes d’une oie, valise que Philémon portait sous le bras ; 2o d’un énorme lapin blanc, bien vivant, renfermé dans une cage, que l’étudiant tenait à la main.

— Ah ! l’amour de lapin blanc ! a-t-il de beaux yeux rouges !

Il faut l’avouer, telles furent les premières paroles de Rose-Pompon, et Philémon, à qui elles ne s’adressaient pas, revenait pourtant après une longue absence ; mais l’étudiant, loin d’être choqué de se voir complètement sacrifié à son compagnon aux longues oreilles et aux yeux de rubis, sourit complaisamment, heureux de voir la surprise qu’il ménageait à sa maîtresse si bien accueillie.

Ceci s’était passé très-rapidement.

Pendant que Rose-Pompon, agenouillée devant la cage, s’exclamait d’admiration pour le lapin, Philémon, frappé du grand air de mademoiselle de Cardoville, portant à la main son béret, avait respectueusement