Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 7-8.djvu/519

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et au cœur. Oui, ta charmante et bonne Angèle m’appellera aussi Madeleine ;… et tes enfants… Agricol… tes enfants ! chers petits êtres adorés ! pour eux aussi… je serai Madeleine… leur bonne Madeleine ; par l’amour que j’aurai pour eux, ne seront-ils pas à moi aussi bien qu’à leur mère ? car je veux ma part des soins maternels ; ils seront à nous trois, n’est-ce pas, Agricol ?… Oh ! laisse, laisse-moi pleurer ; va… laisse-moi, c’est si bon des larmes sans amertume, des larmes qu’on ne cache pas !… Dieu soit béni ! grâce à toi, mon ami… la source de celles-là est à jamais tarie.

Depuis quelques instants cette scène attendrissante avait un témoin invisible.

Le forgeron et la Mayeux, trop émus, ne pouvaient apercevoir mademoiselle de Cardoville debout au seuil de la porte.

Ainsi que l’avait dit la Mayeux, ce jour, commencé pour tous sous de funestes auspices, était devenu pour tous un jour d’ineffable félicité.

Adrienne aussi était radieuse. Djalma l’aimait avec passion. Ces odieuses apparences dont elle avait été dupe et victime étaient évidemment une nouvelle trame de Rodin, et il ne restait plus à mademoiselle de Cardoville qu’à découvrir le but