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Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 7-8.djvu/526

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rue de Vaugirard à la barrière Blanche, ça peut compter pour une course ; avec ça que la nuit est si noire, qu’on ne voit pas à quatre pas devant soi, puisqu’on n’allume pas les réverbères eu égard au clair de lune… qu’il ne fait pas…

— Cherchez une petite porte avec un auvent… passez-la… d’une vingtaine de pas, et ensuite arrêtez-vous… le long du mur, répondit une voix criarde et impatiente avec un accent italien des plus prononcés.

— Voilà un bigre d’Allemand qui me fera tourner en bourrique, se dit le cocher courroucé.

Puis il ajouta :

— Mais, mille tonnerres ! puisque je vous dis qu’on n’y voit pas… comment diable voulez-vous que je l’aperçoive, moi, votre petite porte ?

— Vous n’avez donc pas la moindre intelligence ?… Longez le mur à droite… de façon à le raser ; la lumière de vos lanternes vous aidera… et vous reconnaîtrez facilement cette petite porte ; elle se trouve après le no 50… Si vous ne la trouvez pas, c’est que vous êtes ivre, répondit avec une aigreur croissante la voix à l’accent italien.

Le cocher, pour toute réponse, jura comme un païen, fouetta ses chevaux épuisés ; puis, longeant le mur de très-près, il écarquilla ses