Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 7-8.djvu/539

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Sans doute l’inconnu trouva le ton dont cette question était faite très-peu rassurant, car, au lieu d’y répondre, il fit tous ses efforts pour se dégager de l’étreinte de Faringhea, en criant d’une voix retentissante :

— Pierre !… à moi !…

Aussitôt la voiture, qui stationnait à quelques pas, arrivant au grand trot, Pierre, le valet de pied géant, saisit le métis par les épaules, le rejeta quelques pas en arrière, et opéra ainsi une diversion fort utile à l’inconnu.

— Maintenant, monsieur, dit ce dernier à Faringhea en se rajustant, toujours protégé par le géant, je suis en mesure de répondre à vos questions… quoique vous traitiez fort brutalement une ancienne connaissance… Oui, je suis M. Dupont, ex-régisseur de la terre de Cardoville ;… à telles enseignes que c’est moi qui ai aidé à vous repêcher lors du naufrage du bâtiment où vous étiez embarqué.

En effet, à la vive lueur des deux lanternes, le métis reconnut la bonne et loyale figure de M. Dupont jadis régisseur et alors, ainsi qu’on l’a dit, intendant de la maison de mademoiselle de Cardoville.

L’on n’a peut-être pas oublié que ce fut M. Dupont qui, le premier, écrivit à mademoiselle de Cardoville pour réclamer son intérêt en fa-