Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 7-8.djvu/540

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veur de Djalma, retenu au château de Cardoville par une blessure reçue pendant le naufrage.

— Mais, monsieur… que venez-vous faire ici ? Pourquoi vous introduire ainsi clandestinement dans cette maison ? dit Faringhea d’un ton brusque et soupçonneux.

— Je vous ferai observer qu’il n’y a rien du tout de clandestin dans ma conduite ; je viens ici dans une voiture aux livrées de mademoiselle de Cardoville, ma chère et digne maîtresse, chargé par elle, très-ostensiblement… très-évidemment, de remettre une lettre de sa part au prince Djalma, son cousin, répondit M. Dupont avec dignité.

À ces mots, Faringhea frémit de rage muette, et reprit :

— Pourquoi, monsieur… venir à cette heure tardive ? pourquoi vous introduire par cette petite porte ?

— Je viens à cette heure, mon cher monsieur, parce que c’est l’ordre de mademoiselle de Cardoville, et je suis entré par cette petite porte parce qu’il y a tout lieu de croire qu’en m’adressant à la grande porte… il m’eût été impossible de parvenir jusqu’au prince…

— Vous vous trompez, monsieur, répondit le métis.

— C’est possible ;… mais comme l’on savait