Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 7-8.djvu/541

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que le prince passait presque habituellement une partie de la nuit dans le petit salon… qui communique à la serre chaude dont voici la porte, et dont mademoiselle de Cardoville a conservé une double clef depuis qu’elle a loué cette maison, j’étais à peu près certain, en prenant ce chemin, de pouvoir remettre entre les mains du prince la lettre de mademoiselle de Cardoville, sa cousine… et c’est ce que j’ai eu l’honneur de faire, mon cher monsieur, et j’ai été profondément touché de la bienveillance avec laquelle le prince a daigné me recevoir, et même se souvenir de moi.

— Et qui vous a si bien instruit, monsieur, des habitudes du prince ?… dit Faringhea, ne pouvant maîtriser son dépit courroucé.

— Si j’ai été exactement renseigné sur ses habitudes, mon cher monsieur, je n’ai pas été aussi bien instruit sur les vôtres, répondit Dupont d’un air assez narquois, car je vous assure que je ne comptais pas plus vous rencontrer dans ce passage… que vous ne vous attendiez à m’y voir.

Ce disant, M. Dupont fit un salut passablement narquois au métis, et remonta dans la voiture, s’éloigna rapidement, laissant Faringhea aussi surpris que courroucé.