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Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 7-8.djvu/547

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— Quelle heure est-il ?

Mais il semblait plutôt se faire cette demande à lui-même qu’à un tiers.

— Il est bientôt deux heures, monseigneur, dit Faringhea.

Djalma, après avoir entendu cette réponse, s’assit et cacha sa figure dans ses mains, comme pour se recueillir et s’absorber complètement dans une ineffable méditation.

Faringhea, poussé à bout par ses inquiétudes croissantes et voulant à tout prix attirer l’attention de Djalma, s’approcha de lui, et presque certain de l’effet des paroles qu’il allait prononcer, il lui dit d’une voix lente et pénétrante :

— Monseigneur,… ce bonheur qui vous transporte, vous le devez, j’en suis sûr, à mademoiselle de Cardoville.

À peine ce nom fut-il prononcé que Djalma tressaillit, bondit sur son fauteuil, se leva, et regardant le métis en face, il s’écria, comme s’il n’eût fait que de l’apercevoir :

— Faringhea,… tu es ici ?… Que veux-tu ?

— Votre fidèle serviteur partage votre joie, monseigneur.

— Quelle joie ?

— Celle que vous cause la lettre de mademoiselle de Cardoville, monseigneur.