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Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 7-8.djvu/548

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Djalma ne répondit pas, mais son regard brillait de tant de bonheur, de tant de sérénité, que le métis se sentit complètement rassuré ; aucun nuage de défiance ou de doute, si léger qu’il fût, n’obscurcissait les traits radieux du prince.

Celui-ci, après quelques moments de silence, releva sur le métis ses yeux à demi voilés d’une larme de joie, et répondit avec l’expression d’un cœur qui déborde d’amour et de félicité :

— Oh ! le bonheur,… le bonheur ;… c’est bon et grand comme Dieu ;… c’est Dieu…

— Ce bonheur vous était dû, monseigneur, après tant de souffrances…

— Quand cela ?… Ah ! oui, autrefois, j’ai souffert ; autrefois aussi j’ai été à Java,… Il y a des années de cela…

— D’ailleurs, monseigneur, cet heureux succès ne m’étonne pas. Que vous ai-je toujours dit ? Ne vous désolez pas ;… feignez un violent amour pour une autre ;… et cette orgueilleuse jeune fille…

À ces mots, Djalma jeta un coup d’œil si perçant sur le métis, que celui-ci s’arrêta court ; mais le prince lui dit avec la plus affectueuse bonté :

— Continue ;… je t’écoute…

Puis appuyant son menton dans sa main et