plus profond encore, mais toujours rempli de bonté.
— Qu’est-ce qui est étrange, monseigneur ?
— Rien. Mais, dis-moi, puisque tes avis m’ont si bien réussi pour le passé,… que penses-tu de l’avenir ?…
— De l’avenir, monseigneur ?
— Oui… dans une heure… je vais être auprès de mademoiselle de Cardoville…
— Cela est grave, monseigneur ;… l’avenir dépend de cette première entrevue.
— C’est à quoi je pensais tout à l’heure.
— Croyez-moi, monseigneur… les femmes ne se passionnent jamais que pour l’homme hardi qui leur épargne l’embarras des refus.
— Explique-toi mieux.
— Eh bien ! monseigneur, elles méprisent l’amant timide et langoureux qui, d’une voix humble, demande ce qu’il doit ravir…
— Mais je vois aujourd’hui mademoiselle de Cardoville pour la première fois.
— Vous l’avez vue mille fois dans vos rêves, monseigneur, et elle aussi vous a vu dans ses rêves, puisqu’elle vous aime… Il n’y a pas une de vos pensées d’amour qui n’ait eu de l’écho dans son cœur… Toutes vos ardentes adorations pour elle, elle les a ressenties pour vous… L’amour n’a pas deux langages, et, sans