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Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 7-8.djvu/552

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vous voir, vous vous êtes dit… tout ce que vous aviez à vous dire… Maintenant… aujourd’hui même agissez en maître,… et elle est à vous.

— Cela est étrange,… étrange, dit Djalma une seconde fois, en ne quittant pas des yeux Faringhea.

Se méprenant sur le sens que le prince attachait à ces mots, le métis reprit :

— Croyez-moi, monseigneur, si étrange que cela vous semble, cela est sage… Rappelez-vous le passé… Est-ce en jouant le rôle d’un amoureux timide… que vous avez amené à vos pieds cette orgueilleuse jeune fille, monseigneur ? Non, c’est en feignant de la dédaigner pour une autre femme… Ainsi, pas de faiblesse… le lion ne soupire pas comme le faible tourtereau ; ce fier sultan du désert n’a pas souci de quelques mugissements plaintifs de la lionne… encore moins courroucée que reconnaissante de ses rudes et sauvages caresses ; aussi, bientôt soumise, heureuse et craintive, elle rampe sur la trace de son maître. Croyez-moi, monseigneur, osez,… osez… et aujourd’hui vous serez le sultan adoré de cette jeune fille dont tout Paris admire la beauté.

Après quelques minutes de silence, Djalma, secouant la tête avec une expression de tendre