Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 7-8.djvu/76

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passionnément quelqu’un… qui n’était pas lui…

— M. le comte, reprit sèchement Rodin, je ne devrais pas avoir besoin de vous dire que j’éprouve assez peu le besoin de me mêler d’intrigues amoureuses.

— Allons donc ! c’est modestie ou amour-propre, dit insolemment le comte. Dans votre intérêt, de grâce, pas de maladresse pareille… Si on vous prenait au mot ?… Si ça se répandait ?… Soyez donc meilleur ménager des honnêtes petits métiers que vous faites, sans doute…

— Il en est un, du moins, dit Rodin en se redressant aussi agressif que M. de Montbron, dont je vous devrai le rude apprentissage, M. le comte, c’est le pesant métier d’être votre auditeur.

— Ah çà ! cher monsieur, reprit le comte avec dédain, est-ce que vous ignorez qu’il y a toutes sortes de moyens de châtier les impertinents et les fourbes ?…

— Mon cher comte !… dit Adrienne à M. de Montbron d’un ton de reproche.

Rodin reprit avec un flegme parfait :

— Je ne vois pas trop, M. le comte, 1o ce qu’il y a de courageux à menacer et à appeler impertinent un pauvre vieux bonhomme comme moi ; 2o