Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 7-8.djvu/78

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simplement que, voyant l’impression profonde, violente, presque effrayante, causée par mademoiselle sur le prince…

— Que cette assurance que vous me donnez de l’amour du prince, dit Adrienne avec un sourire enchanteur et en interrompant Rodin, vous absolve du mal que vous avez voulu me faire… La vue de notre prochain bonheur… sera votre seule punition…

— Peut-être n’ai-je pas besoin d’absolution ou de punition, car, ainsi que j’ai eu l’honneur de le faire observer à M. le comte, ma chère demoiselle, l’avenir justifiera mes actes… Oui, j’ai dû dire au prince que vous aimiez une autre personne que lui, de même que j’ai dû vous dire qu’il aimait une autre personne que vous… et cela dans votre intérêt mutuel… Que mon attachement pour vous m’ait égaré… cela se peut, je ne suis pas infaillible… mais, après ma conduite passée envers vous, ma chère demoiselle, j’ai peut-être le droit de m’étonner d’être traité ainsi… Ceci n’est pas une plainte… Si je ne me justifie jamais… je ne me plains jamais non plus…

— Voilà ! parbleu, quelque chose d’héroïque, mon cher monsieur, dit le comte ; vous daignez ne pas vous plaindre ou vous justifier du mal que vous faites.