Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 9-10.djvu/117

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regarda d’abord machinalement ; puis, apercevant à l’un de ses angles un timbre particulier, il la décacheta précipitamment, en tira et lut un papier plié en forme de dépêche ministérielle, à laquelle pendait un sceau de cire rouge.

— Oh ! mon Dieu !… s’écria involontairement Gabriel d’une voix douloureusement émue.

Puis s’adressant à M. Hardy :

— Pardon… monsieur…

— Qu’y a-t-il ? apprenez-vous quelque fâcheuse nouvelle ?… dit M. Hardy avec intérêt.

— Oui… bien triste…, reprit Gabriel avec accablement.

Puis, il ajouta en se parlant à lui même :

— Ainsi… c’était pour cela qu’on m’avait mandé à Paris… l’on n’a pas même daigné m’entendre, l’on me frappe sans me permettre de me justifier…

Après un nouveau silence, il dit avec un soupir de résignation profonde :

— Il n’importe… je dois obéir… j’obéirai… mes vœux m’y obligent.

M. Hardy, regardant le jeune prêtre avec autant de surprise que d’inquiétude, lui dit affectueusement :

— Quoique mon amitié, ma reconnaissance