Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 9-10.djvu/160

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que la porte de l’escalier dérobé s’ouvrit de nouveau lentement et avec précaution. Dagobert y parut.

Le soldat, évidemment surpris de la présence de Jocrisse, fronça les sourcils, et s’écria brusquement :

— Que fais-tu là ?

À cette soudaine interpellation, accompagnée d’un grognement hargneux, dû à la mauvaise humeur de Rabat-Joie, qui s’avançait sur les talons de son maître, Jocrisse poussa un cri de frayeur réelle ou feinte ; ce dernier cas échéant, afin de donner sans doute plus de vraisemblance à son émoi, le niais supposé laissa tomber sur le plancher son panier à demi rempli de bois, comme si l’étonnement et la peur le lui eussent arraché des mains.

— Que fais-tu là… imbécile ? reprit Dagobert, dont la physionomie était alors profondément triste, et qui paraissait peu disposé à rire de la poltronnerie de Jocrisse.

— Ah ! M. Dagobert… quelle peur !… Mon Dieu !… quel dommage que je n’aie pas eu entre les bras une pile d’assiettes pour prouver que ça n’aurait pas été de ma faute si je les avais cassées !…

— Je te demande ce que tu fais là…, reprit Dagobert.