Pendant que le maréchal Simon traversait le jardin d’un air si agité en lisant la lettre anonyme qu’il avait reçue par l’étrange intermédiaire de Rabat-Joie, Rose et Blanche se trouvaient seules dans le salon qu’elles occupaient habituellement et dans lequel, pendant leur absence, Jocrisse était entré un instant.
Les pauvres enfants semblaient vouées à des deuils successifs ; au moment où le deuil de leur mère touchait à sa fin, la mort tragique de leur grand-père les avait de nouveau enveloppées de crêpes lugubres.
Toutes deux étaient complètement vêtues de noir et assises sur un canapé auprès de leur table à ouvrage.
Le chagrin produit souvent l’effet des années : il vieillit. Ainsi en peu de mois Rose et Blanche étaient devenues tout à fait jeunes filles. À la grâce enfantine de leurs ravissants visages, au-