tait, s’avançant vers elles, il leur dit d’une voix qu’il essaya de rendre calme :
— Bonjour, mes enfants…
— Bonjour, mon père, répondit Rose, moins craintive que sa sœur.
— Je n’ai pu vous voir… hier, dit le maréchal d’une voix altérée ; j’ai été si occupé, voyez-vous, il s’agissait d’affaires graves… de choses… relatives au service… Enfin vous ne m’en voulez pas… de vous avoir négligées ?
Et il tâcha de sourire, n’osant pas leur dire que, pendant la nuit dernière, après un terrible emportement, il était allé, pour calmer ses angoisses, les contempler endormies.
— N’est-ce pas, reprit-il, vous me pardonnez de vous avoir ainsi oubliées ?…
— Oui, mon père…, dit Blanche en baissant les yeux.
— Et… si j’étais forcé de partir pour quelque temps, reprit lentement le maréchal, vous me le pardonneriez aussi… vous vous consoleriez de mon absence, n’est-ce pas ?
— Nous serions bien chagrines… si vous vous contraigniez le moins du monde pour nous…, dit Rose en se souvenant de l’écrit anonyme qui parlait des sacrifices que leur présence causait à leur père.
À cette réponse faite avec autant d’embarras