découvert. Elle vous a dit, à vous-même, mon père…
— Qu’elle me considérait comme son plus mortel ennemi, dit Rodin. Soit. Mais a-t-elle dit cela au maréchal ? m’a-t-elle nommé à lui ? et si elle l’a fait, le maréchal a-t-il appris cette circonstance à son soldat ? Cela se peut, mais cela n’est pas certain ; en tous cas, il faut s’en assurer : si le soldat me traite en ennemi dévoilé… nous verrons ; mais je tenterai d’abord d’être accueilli en ami.
— Quand cela ? dit la dévote.
— Demain matin, répondit Rodin.
— Grand Dieu ! mon cher père, s’écria madame de Saint-Dizier avec crainte, si ce soldat voit en vous un ennemi ? Prenez garde…
— Je prends toujours garde, madame… j’ai eu raison de compagnons plus terribles que lui… (et le jésuite sourit en montrant ses dents noires), du choléra, par exemple.
— Mais s’il vous traite en ennemi… il refusera de vous recevoir ; de quelle manière parviendrez-vous jusqu’aux filles du maréchal Simon ? dit le père d’Aigrigny.
— Je n’en sais rien du tout, dit Rodin ; mais, comme je veux y parvenir… j’y parviendrai.
— Mon père, dit tout à coup la princesse en réfléchissant, ces jeunes filles ne m’ont jamais